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Tome 1
Les LeMessier/Messier en France
Générations 1 à 7 au Québec
Azarie St-François/Messier
et Marie-Anne/Anna Trahan
mariés le 4 août 1885 à St-Aimé de Richelieu
8e génération
L’histoire de nos familles avec anecdotes et photos2


Auteur :
Réal Messier


Autres publications du même auteur :
Répertoires de baptêmes, mariages et sépultures :
Paroisses                                                        Années
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Saint-Barnabé-Sud                                        1840-2011
Saint-Bernard-de-Michaudville                      1908-2015
St-Charles-sur-Richelieu                               1740-2012
Saint-David d’Yamaska
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St-Denis-sur-Richelieu (2 volumes)
1740-2009
Saint-Gérard-Majella
1906-2012
St-Guillaume
1835-2011
Saint-Joseph-de-Sorel
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Saint-Jude
1822-2010
Saint-Liboire
1859-1998
Saint-Louis de Richelieu
1876-2015
Saint-Marcel-de-Richelieu
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Saint-Ours (2 volumes)
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St-Pie-de-Guire
1874-2015
Saint-Robert
1855-2011
Sorel-Tracy
1950-2003
Enfant-Jésus, Marie-Auxiliatrice et St-Jean-Bosco
Sorel-Tracy, St-Gabriel-Lalemant
1950-2012
Sorel-Tracy, St-Maxime
1946-2005
Yamaska (2 volumes)
1727-2006
Diaporama sur la famille d’Édouard Messier et de Rachel Nault au 31 décembre 2014
Conception du site de l’Association des familles Messier inc. avec Réjean Messier 2014
Diaporama sur le 25e anniversaire de fondation de l’Association des familles Messier
inc. au 1er février 2015 (2014-2015)
Éditeur au journal La Moisson de l’Association des familles Messier inc. (2014-2015)
Calendrier du 25e anniversaire de l’Association des familles Messier inc. (2014)
Mémoires de Philippe Gagnon
août 2019
Droits d’auteur :
Toute reproduction d’un extrait de ce livre, par quelque procédé que ce soit,
est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.3
Je dédie ce tome 1 à ma conjointe, à
mes enfants, à mes petits-enfants, à
mes arrière-petits-enfants ainsi qu’à
mes frères et à mes sœurs.
Réal Messier
Souvenons-nous de tous ceux et celles qui nous précèdent, de leurs qualités, de leurs défauts,
de leurs succès, de leurs échecs et surtout de leur persévérance.
En toute amitié, je vous offre le résultat de mes recherches, sur les descendants d’Azarie Mes-
sier et d’Anna Trahan, qui ont duré près de 30 ans.
Bonne lecture!
Let us remember all those who precede us, their qualities, their faults, their successes, their
failures, and especially their perseverance.
In all friendship, I offer you the result of my research, on the descendants of Azarie Messier
and Anna Trahan, which lasted almost 30 years.
Good reading!
Dédicace4
Je veux remercier tous ceux et celles qui ont collaboré d’une façon spéciale à la cueillette des données et à
la production de ce livre.
En particulier, je remercie :
Gilles Messier, de Laval, l’histoire de Michel Messier et d’Anne Lemoyne,
Michèle Desrosiers, ma conjointe, conseils et correction,
Mes enfants, conjoint et conjointe, biographie familiale,
Mes petits-
enfants, biographie personnelle,
Mes frères et leur conjointe, mes sœurs, biographie familiale,
Mes neveux et nièces, biographie personnelle,
Diane Messier, famille de Philippe Messier et d’Alma Montigny,
Jacqueline Messier, famille de Conrad Messier et de Lucille Vincent,
Jacques Charron, famille de Cécile Messier et de Roméo Charron,
Jeannette Messier, famille de Jeannette Messier et de Jean-
Paul Daigle,
Lise Messier et Luc DeGrandpré, famille de Germain Messier et de Rita Ferron,
Doris Messier, famille de Joseph Messier et d’Alexina Laramée,
Francine Berthiaume et André Fontaine, famille de Joseph Messier et d’Alexina Laramée,
Nycole Messier, biographie familiale de Théodore Messier et de Lucille Brodeur,
Luciosa Lauzière, Gaétan Beaucage, biographie d’Alida Messier et de Philias Beaucage,
Raymonde Forcier, biographie familiale d’Alida Messier et d’Henri Therrien,
Georgiana/Georgine Nault, famille de Rosario Messier et de Georgiana/Georgine Nault,
Michelle Gosselin Moody, biographie d’Exilia Messier Nault,
Marie-
Rose Messier, sœur de la Présentation de Marie, souvenirs d’antan,
Philippe Gagnon, famille de Philippe et de Fernand Gagnon,
Réal Brouillard, famille d’Hermance Gagnon et d’Arthur Gagnon
et tous les autres que j’ai pu oublier.
Remerciements5

 


Le Blason des Messier
Signification du Blason des Messier
L’écu de forme française est formé de trois parties que l’on désigne sous les noms suivants :

En chef : partie du haut,

En contre chef : partie sous le chef,

En abîme : troisième partie.
En chef : d’azur, avec point d’honneur, d’or, un soleil rayonnant symbolisant l’ardeur et la ténacité des
Messier pour la culture des moissons.
En contre chef : chargé de montagnes, de blanc et de sinople représentant les deux principales sai-
sons, l’été et l’hiver, ainsi que les deux belles montagnes de la vallée du Richelieu.
En abîme : de gueule, symbole de courage et de sang versé par les premiers colons de la Nouvelle-
France, de sable burelé d’hachures représentant les sillons du sol en culture.
À dextre : d’or, deux léopards hissant et regardant, emblème sur l’écu de la Normandie, patrie des an-
cêtres Messier.
À senestre : d’azur orlé de sable, une fleur de lys, emblème des Rois de France.
Au cœur de l’abîme : brochant, d’or et de sable, trois épis de blé feuillus symbolisant Jacques, Michel
ainsi que Martine qui ont, par leur courage, contribué à l’essor de la colonie.
Tout le contour de l’écu orlé d’or et de sable.
Sous l’écu : bol d’or et listel avec l’inscription « Messier »
Petit lexique héraldique :
 En chef : partie du haut.
 En contre chef : partie sous le chef.
 En abîme : partie entière du bas.
 Dextre : côté droit pour celui qui tient l’écu.
 Senestre : côté gauche pour celui qui tient l’écu.
 Hachures : barres verticales représentant les sillons du sol.
 Listel : banderole sous l’écu avec le nom de famille.
Couleurs des émaux :
 Azur …… bleu

 

24
L’intérieur est partiellement décrit dans deux contrats. Dans celui de 1670, on mentionne qu’il y a deux
chambres au rez-de-chaussée et deux autres à l’étage en plus d’avoir un grenier. En 1678, on ajoute
que la maison possédait une cave.
Quand les autorités militaires refont les fortifications de Montréal en 1718, celles-ci seront de pierre et
beaucoup plus imposantes que les anciennes. Elles traversent dans la partie ouest la terre de Michel. Le
séminaire de St-Sulpice, seigneur du lieu, doit lui acheter la portion où passera la future enceinte.
La section de « La Provençale », située entre les rues St-Paul et Notre Dame, a quatre arpents en super-
ficie. Dans cette partie sont inclus les bâtiments possédés par Michel. Que deviennent ces arpents ? Si je
prends la section de gauche à droite, une bande d’un arpent de large à l’arrière d’un terrain appartenant
à Marguerite LeSueur est vendue le 2 août 1695 à Pierre Lamoureux. Cette partie touche la rue Notre-
Dame au nord. Je n’ai pas trouvé d’acte de vente pour la partie appartenant à la fille de Michel.
À la droite du terrain de Marguerite LeSueur, le 10 juin 1709, un morceau d’un demi-arpent par un ar-
pent est vendu à Guillaume Tartre avec une maison de pièce sur pièce. Ce serait la demeure de Michel
entre 1658 et 1678. Elle a pour façade la rue St-Paul. Derrière se trouve un morceau semblable apparte-
nant à notre ancêtre. Ensuite c’est une section d’un demi-arpent par deux arpents vendue aux Sulpi-
ciens. Sur cette terre sont situés la grange, l’étable et le cellier, qui ont été détruits pour la construction
des fortifications en 1718. Aujourd’hui, elle est située dans la rue McGill. Quelques petits morceaux ont
été vendus aux Récollets à l’est du terrain vendu aux Sulpiciens. Enfin le 7 août 1683, une petite pièce
d’un huitième d’arpent située sur la droite avec façade rue St-Paul est vendue à Marie Pacro. Cet empla-
cement a été vendu aux Sulpiciens pour la construction des fortifications. Enfin le morceau de trois ar-
pents vendu le 26 mars 1708 à François Hazeur est situé au nord de la rue Notre-Dame. En 1709, Mi-
chel cède à Paul Bouchard toute la partie non vendue située dans cette section de « La Provençale ».
Les Récollets étaient propriétaires de la partie adjacente à celle des Sulpiciens. De plus, il restait quel-
ques petits morceaux en forme de pointe de tarte. Cette partie était située à l’intérieur des fortifications.
Ils décident de faire un échange avec Michel. Il passe deux fois chez le notaire pour des transactions
avec eux. En 1712, il leur vend un morceau de terrain. Alors âgé de 83 ans, il refait le 24 juillet 1723, le
voyage en canot de Varennes à Montréal pour une deuxième transaction avec les Récollets. Il échange
un autre terrain avec eux. Le même jour, il vend sa nouvelle acquisition à M. St-Dizier. Le 16 mars
1725, alors âgé de 85 ans et malade, il revient à Montréal une dernière fois voir cette ville qu’il a si ar-
demment défendue pour signer une quittance à l’acheteur.
Combien de temps la maison de Michel sur « La Provençale » est-elle demeurée debout ? Il est difficile
de répondre avec précision à cette question. À la page suivante, un dessin d’artiste reproduit une partie
de Montréal en 1684. Les bâtiments mentionnés sur la terre quelques années plus tard sont toujours
présents. Une certitude : s’ils ont résisté au temps, ils n’ont pu dépasser le cap de 1765. Rien n’indique
qu’ils étaient toujours debout à cette époque. Cette année-là, le feu a détruit environ le quart des habi-
tations de Montréal.
Un monsieur Livingstone conservait les cendres de son foyer dans sa maison. Ce qui devait arriver arri-
va. Les cendres encore chaudes mirent le feu à sa maison pour se communiquer aux autres bâtiments.
Toute la partie ouest de Montréal y est passée. L’incendie fut si violent que les bâtiments situés à l’exté-
rieur des fortifications, comme la maison de Michel, furent également détruits.
Sa seigneurie
En 1676, Michel devient officiellement seigneur du Cap-St-Michel à Varennes. Comment ce fils de journalier
est-il parvenu à se faire nommer seigneur ? Aucune mention n’est faite pour justifier ce fait. Je crois tout de
même que plusieurs facteurs ont influencé les autorités en place. Michel est arrivé à l’âge de neuf ans. Il est
bien connu des administrateurs de Montréal à cause du petit nombre de personnes résidentes. Il a dû être
remarqué pour le courage qu’il a sûrement déployé comme milicien. Enfin ses trois captures par les Iroquois
l’ont aidé dans la décision des autorités.
Michel Messier et Anne Lemoyne25
Comme beau-frère de Charles Lemoyne, Jacques Lemoyne et Jacques Leber, hommes très influents, ceux-
ci l’ont certainement recommandé.
Un projet de règlement fait par M. de Tracy et Jean Talon, le 24 janvier 1667, est peut-être le motif qui a
favorisé Michel. On voulait aider les nouveaux colons à s’établir sur leur terre. En fixant des gens avec expé-
rience dans le défrichage au milieu des nouveaux venus, on croyait avoir trouvé la meilleure façon de les
aider. La décision de Messieurs de Tracy et Jean Talon est venue à la connaissance de Charles Lemoyne.
Lui qui a toujours cherché à bien établir sa famille a vu une excellente occasion de plaider en faveur de son
beau-frère. Le savoir-faire de Michel depuis son arrivée en plus des raisons mentionnées plus haut expli-
quent ce choix.
Dès 1665, à la suite de ce qui semble être une promesse verbale de la part de l’administration, Michel cons-
truit un fortin à Varennes sur ce que l’on nomme le Cap-St-Michel. Cet endroit était un site idéal pour y éri-
ger un fort. C’était une haute pointe de terre pénétrant dans le St-Laurent. On avait un magnifique point de
vue du fleuve ainsi qu’un bon point d’observation de la Rivière-des-Prairies. Ce premier geste posé, il com-
mence le défrichement dans sa future seigneurie. Je ne sais combien de temps le fort a résisté aux intem-
péries. Cependant, un acte de 1737 mentionne qu’il est toujours debout. Aujourd’hui, l’endroit de sa sei-
gneurie est situé dans la partie est de Varennes. L’île Deslauriers qui y fait face et dont il est en partie sei-
gneur, est visible sur les cartes modernes.
Michel n’a toujours pas le titre de sa seigneurie. Mais c’est un homme qui fonce sans regarder en arrière. Il
achète, en 1668, le fief de la Guillaudière adjacent à sa future seigneurie qui doit tout de même être parta-
gé avec son beau-frère Jacques Lemoyne. La partie de Michel deviendra le Cap-St-Michel et celle de Jac-
ques Lemoyne portera le nom de Notre-Dame. Michel en a déjà défriché une partie sans savoir quel mor-
ceau lui reviendra. On fait appel au gouverneur de Trois-Rivières, René Gauthier, sieur de Varennes, pour
servir d’arbitre. Il rend sa décision le 12 mai 1668. Deux jours plus tard, le gouverneur, M. De Courcelle, en
fait la concession aux intéressés. Elle est confirmée par l’intendant Jean Talon, le 3 mai 1672. L’arpentage
se fait le 27 février 1673 afin de délimiter la partie échue à chacun. Il faut toutefois attendre en 1676 pour
que le partage soit officialisé. L’année suivante, l’aveu de partage et l’état du dénombrement de la seigneu-
rie complètent les formalités. Michel peut donc aller librement développer sa seigneurie.La Provençale : reconstitution d’artiste sur la page suivante
Michel Messier et Anne Lemoyne26
Michel Messier et Anne Lemoyne27
L’année suivante, les premières concessions sont données à Ignace et Léger Hébert. Toutefois, la majeure
partie de celles-ci est donnée en fief à ses enfants. Dans le contrat de mariage de sa fille Marguerite avec
Pierre Lesueur, elle reçoit en dot le fief de La Guillaudière. Il donne de nombreuses concessions jusqu’à sa
mort survenue en 1725. La seigneurie passe alors à son fils aîné, François-Michel.
Face aux Iroquois, les citoyens de Varennes ont-ils bénéficié de la sagesse de Michel ? Durant la reprise de
la guerre, entre 1689 et 1695, on voit des Français autour de Varennes se faire attaquer et tuer, sans que
ceux de Varennes soient attaqués eux-mêmes. Ce n’était pas leur nombre (seize habitants en 1683) qui a
fait reculer l’ennemi. Le fort construit sur une pointe de terre élevée qui s’avance dans le St-Laurent les a
peut-être fait réfléchir. L’effet de surprise, si cher aux Iroquois, était difficilement applicable à Varennes.
Michel a pu demander aux citoyens de couper les broussailles et éviter par la coupe des arbres de fournir
des endroits propices aux ennemis pour surprendre les colons. Son expérience à Montréal lui a certaine-
ment servi à Varennes.
En juillet 1688, les Iroquois attaquent des colons à Contrecoeur et Boucherville. Le 13 novembre 1689, c’est
à Lachenaie et à l’’île Jésus qu’ils font de grands ravages. En 1690, à Pointe-aux-Trembles et Verchères.
Frontenac doit mettre des soldats pour surveiller les colons dans leurs semences. En mai 1691, Pointe-aux-
Trembles reçoit encore leur visite. Le 7 juin 1691, un combat a lieu à Repentigny où un fils de Charles Le-
moyne perd la vie. En août 1691, trois Français sont faits prisonniers.
Après la capture de Michel sur le lac des Deux-Montagnes, le 15 juillet 1692, 14 Français sont capturés à
Lachenaie et deux à St-François sur l’île Jésus. Les Iroquois ne lâchent pas, ils reviennent à Verchères le 22
octobre 1692. Cependant une jeune fille de 14 ans leur tient tête.
Frontenac décide d’attaquer les Iroquois. Le 25 janvier 1693, il quitte Montréal avec 400 miliciens. Il anéan-
tit presque la tribu des Agniers responsable de plusieurs attaques. Puis, vient l’évasion de Michel en juillet
1693.
Les Iroquois ne lâchent pas; au printemps 1695, deux autres Français sont capturés à Lachenaie, et des
Français sont tués à Rivière-des-Prairies. Le 29 août 1695, Christophe Février est tué à Boucherville.
Si Varennes est épargnée, trois hommes du Cap-St-Michel sont capturés à Verchères. Comme on le voit,
l’expérience et la prudence de Michel ont probablement sauvé bien des gens de Varennes.
La maison seigneuriale
Le 5 novembre 1669, Michel loue pour cinq ans à Pierre Villeneuve et Jean Gruel, habitants de la seigneurie
de Jacques Lemoyne, quinze arpents de terre sur sa seigneurie pour faire du défrichage. Dans le document,
il est mentionné qu’il loue également une maison et une grange. C’est la première preuve qu’une maison
est construite au Cap-St-Michel. Il est possible que les bâtiments soient situés à l’intérieur du fortin construit
quelques années plus tôt. Avec l’arbitrage de M. De Courcelle fait en 1668, les limites de sa seigneurie
étaient connues. Michel pouvait donc construire une maison pour recevoir sa famille.
Je n’ai pas trouvé de contrat de construction, de ferrures ou de maçonnerie. Un contrat aurait pu détermi-
ner la date et certaines caractéristiques des bâtisses. À Varennes, il existe actuellement une maison, pro-
priété de la compagnie Hoechst, dont certains prétendent que c’est la maison de Michel Messier. L’origine
de cette croyance vient d’un ancien curé de Varennes, Elisée Choquet, qui a fait des recherches à partir des
propriétaires actuels. Il a reculé jusqu’en 1842, date du premier propriétaire enregistré avec notre système
de cadastre actuel. Comme le propriétaire de l’époque était Jean-Baptiste Messier, il en est venu à la
conclusion qu’il était l’héritier de la maison de son ancêtre. Je crois que la vérité est tout autre.
Michel Messier et Anne Lemoyne28
En consultant l’aveu et dénombrement de 1736, on constate qu’une seule maison de pierre existait à cette
époque au Cap-St-Michel et elle n’appartenait pas à notre ancêtre. Le document indique plutôt qu’une mai-
son de bois était érigée sur la terre habitée par Michel.
Selon mes recherches, la maison de Michel a été bâtie aux environs de l’actuelle maison Gulf, aujourd’hui
propriété de N.L. Chemical, laquelle est située à quelques dizaines de mètres à l’ouest des installations qui
servent à la navigation sur le St-Laurent. Ces installations semblent avoir été construites sur l’emplacement
où était le fortin.
La maison seigneuriale a reçu de la grande visite le 11 juillet 1681 . Monseigneur de Laval est venu confir-
mer quelques enfants. Il y loge une nuit, avant de partir le lendemain en direction de Lanoraie. La demeu-
re, ayant également servi de lieu pour les baptêmes, est disparue depuis très longtemps.
Voici les enfants confirmés par Mgr de Laval :
Pierre Charron 9 ans
Gilles Léger/Deneau 13 ans
André Jeoffrion 10 ans
Anne Messier 12 ans
Gabrielle Messier 8 ans
François Picart 8 ans
Marie Picart 12 ans
Ses voyages
Michel s’est absenté de chez lui plusieurs fois durant sa vie. Il y a eu évidemment les trois fois où il a été
fait prisonnier. Une de ses absences date de 1684 alors que Lefebvre de La Barre est en expédition chez les
Iroquois. Notre ancêtre est au fort Frontenac (aujourd’hui Kingston) où il est commandant de la barque
« La Générale ». Il a eu également à commander la milice durant les guerres franco-iroquoises.
Il a fait trois grands voyages pour la traite des fourrures. Ces congés de traite étaient souvent accordés par
le gouverneur à un seigneur moins fortuné ou généralement à une personne en reconnaissance de services
rendus à la colonie. Son premier congé lui a été accordé au printemps 1685 et le deuxième en 1688. Le
troisième est reporté quand il est fait prisonnier en mai 1692. Il reprend toutefois le chemin de Michillimac-
kinac au printemps de 1694. C’est un trajet qui prend habituellement entre une et cinq semaines.
Ces voyages peuvent durer de cinq à six mois. Voici un peu ce qui s’est passé pour le voyage de l’année
1685. Au printemps, il obtient l’autorisation du gouverneur d’aller faire un voyage à Michillimackinac et de
faire la traite des fourrures. Le 24 mai, il engage François Brunet. Le lendemain, il est chez le notaire pour
faire son testament. Ensuite, il achète des marchandises de traite chez le marchand Jean B. Migeon et quit-
te Montréal pour Michillimackinac. Le troc fait avec les Indiens, il prend le chemin de retour. Michel est à
Montréal avant l’hiver puisque le 3 février 1686, il est à Boucherville, au baptême d’Augustin Hébert.
Sa famille
À son arrivée en 1649, à Ville-Marie, Michel n’est pas seul. Il est accompagné de ses oncles Jacques Messier
et Antoine Primot, de Martine Messier, sœur de Jacques et épouse d’Antoine Primot ainsi que de Catherine
Thierry Primot, fille adoptive du couple Primot.
Michel Messier et Anne Lemoyne29
Les enfants de Michel
De son union avec Anne Lemoyne, douze enfants sont nés. Comme lui, ses enfants s’établiront à Varennes
sur sa seigneurie.
1- Catherine est née le 11 juillet 1659 à Montréal; elle épouse Étienne Gentes le 28 novembre 1678 à
Montréal. Elle aura trois filles. Catherine était encore vivante en 1704.
2- Jeanne est née le 18 juin 1661 à Montréal. À sa naissance, Michel est prisonnier et l’on ne savait s’il
était vivant ou décédé. Elle épouse Ignace Hébert le 31 janvier 1679. L’acte est enregistré à Bouchervil-
le. Dix enfants naissent de cette union. Jeanne est décédée le 6 août 1699 à Varennes.
3- Marie-Anne est née le 2 août 1665 à Montréal. Marie-Anne épouse Jean Brodeur le 31 janvier 1679 à
Boucherville. Elle est la mère de seize enfants. Suite au décès de son mari, elle épouse Alexandre Petit
le 8 janvier 1721 à Varennes. Elle est décédée le 13 décembre 1751 à Varennes.
4- Anne est née le 12 novembre 1667 à Montréal. Elle est décédée le 1er janvier 1668 à Montréal.
5- Anne est née le 21 décembre 1668 à Montréal. Elle est décédée le 29 janvier 1669 à Montréal.
6- Anne est née le 5 février 1670 à Montréal. Elle épouse Gabriel Celles Duclos le 26 août 1687 à Bou-
cherville. De cette union naissent treize enfants. Elle est décédée le 14 mars 1720 à Varennes.
7- Gabrielle est née le 2 mai 1672 à Montréal; elle décède le 5 juin 1682 à Boucherville alors âgée de dix
ans.
8- Jean-Michel est né le 31 mai 1674 à Boucherville. Il est décédé à son arrivée au fort Louis de La Mo-
bile, Louisiane, au mois d’avril 1705.
9- Marguerite est née le 24 mai 1676 à Montréal; elle se marie très jeune. Le 29 mars 1690, à Bou-
cherville, elle épouse Pierre LeSueur. Elle est mère de cinq enfants. Marguerite est décédée le 5
mars 1741 au fort Louis de La Mobile, Louisiane.
10- Un enfant est ondoyé le 20 août 1678 à Montréal. Sa sépulture a lieu le 22 août 1678 à Montréal.
11- François-Michel est né à la fin de l’année 1679 probablement à Varennes; il épouse en premières
noces Marie-Anne Amyot, le 10 février 1706 à Varennes. De ce mariage, six enfants sont nés dont qua-
tre garçons. Il épouse en deuxièmes noces Marie-Jeanne Duval le 8 octobre 1725 à Contrecoeur. Rede-
venu veuf, il épouse en troisièmes noces Madeleine Lefebvre le 25 juillet 1729 à St-François-du-Lac.
Enfin, il épouse en quatrièmes noces Angélique Poirier le 8 juin 1744 à Ste-Anne-du-Bout-de-l’Ile. Il est
décédé le 11 juin 1751 à Varennes.
12- René est né le 20 avril 1681 à Varennes; sa naissance est enregistrée à Boucherville. Le 18 janvier
1706, à Varennes, il épouse Catherine Bissonnet. Le couple aura sept enfants. Il se remariera le 25
août 1718, à Batiscan, avec Madeleine Guillet avec laquelle il aura huit enfants. C’est à Varennes, le
22 mai 1758, que René est décédé.
Michel Messier et Anne Lemoyne30
Ses frères et sœurs
Michel semble le plus vieux des enfants de David et Marguerite Barc. Au décès de sa mère, survenu en
1676, il est mentionné qu’elle était âgée d’environ cinquante ans. L’année de la naissance de Michel serait
1640. Si on accepte ces dates, Marguerite Barc aurait eu Michel à l’âge de treize ans. Je crois qu’il faut ra-
jeunir Michel ou vieillir sa mère. J’opterais plutôt pour la dernière solution.
Jean épouse Françoise Haudricourt le 2 juin 1664 à St-Denis-le-Thiboult. Aucun enfant n’est
connu.
Madeleine épouse Pierre Thierry le 24 juillet 1672 à Vascoeuil.
Pierre passe un contrat de mariage avec Michelle Mallet le 26 mai 1675 à Vascoeuil, chez le notai-
re Charles Allyne. Le mariage est célébré à Vascoeuil.
Marie épouse Pierre Ranette, le 2 juin 1674, à Vascoeuil. Marie décède à Vascoeuil en 1693. C’est
Pierre Ranette qui achètera la maison dont David avait hérité de son père.
Catherine décède le 4 novembre 1662 à St-Denis-le-Thiboult, âgée de six ans dix mois.
Jacques est né à Vascoeuil en 1649 comme tous ses frères et sœurs. Jacques viendra retrouver
son frère Michel en Nouvelle-France en 1660.
Un événement a marqué la vie des Messier de Ville-Marie. Le 5 février 1663, vers cinq heures trente du soir,
alors que Michel est toujours prisonnier des Iroquois, un tremblement de terre d’une forte intensité vient
troubler la tranquillité des habitants de la colonie. S’il n’a pas fait beaucoup de dégâts matériels, la nature a
écopé. Lacs asséchés, rivières détournées de leurs cours, forêts labourées. La terreur s’est emparée des
habitants de Montréal et de toute la colonie. Elle était si grande qu’on s’est confessé toute la nuit. Les gens
y voyaient une manifestation de Dieu. De nombreuses secousses sismiques ont suivi pendant des mois.
Dieppe, Normandie
Paroisse St-Jacques
Le 26 juillet 1638
Baptême d’Anne Lemoyne
Le 26 Anne fille de Pierre Lemoyne et
Judith Duchesne parrain Anne Lefebvre et
Guy Lemoyne
À noter : dans ce registre, l’année et le mois sont indiqués au début de chaque page.
Michel Messier et Anne Lemoyne

Dernière mise à jour :

2 septembre 2024

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